Trois fois rien

J’avais une rose,
Ô pas grand chose
Juste une dose
Et fuir ce morose.

Palanquin cabotin
Je glisse sur tes reins
Et l’envie de rien
Et l’effroyable destin.

Une mouette filante
Belle comme une étoile
Et la mer envoûtante
Et ces immenses voiles

Esquif esseulé, sur les vagues
Larmes qui se brisent sur les lames
Et mes yeux pleurent sur ta bague
Alors que la terre avale ton âme.


Rien, le silence
Ultime sapience
Abominable engeance
Fragrances de sens

Ploc ploc tombe la pluie
Nuées grouillantes fuient
La Mort rôde, simple furie
Et je range l’étui à l’huis.

Rien, le vide et le désert
Rien, les remords et l’air
Rien, où sont mes pairs ?
Trois fois rien, je désespère.

Rien à dire, rien à faire,
La vie vit sa vie de misère
Tu n’es plus là, amour amer
Seule, triste, jamais mère.

Oui je l’ai fait !
Gouttes rouges
Sur le sol frais
Plus rien ne bouge.

Nuages blancs floconneux
Deux anneaux qui se scellent
Deux amants trop heureux
Lèvres unies au goût de sel.

Ploc ploc, la vie me fuit
Fini l’ennui, je te rejoins
Ruisseaux méandres maudits
Rien rien rien, trois fois rien.